La commune et l'environnement
En matière d'environnement, la commune gère les
principaux services publics et décide de la plupart des réglementations.
Pourquoi en est-il ainsi ? Quelles sont les formes de son action ?
1. La place des communes
Les communes sont les plus petites collectivités
territoriales de France. C'est l'échelon de décision le plus proche du
citoyen. Celui-ci élit le conseil municipal et contrôle la gestion de la
commune.
La commune est l'échelon de décision le plus qualifié
pour s'occuper du cadre de vie des citoyens, de leur environnement
immédiat : depuis 1982, de nombreuses questions portant sur l'environnement
relèvent de la compétence des communes. Cela ne veut pas dire que les communes
font tout ce qu'elles veulent dans ce domaine. Elles sont soumises à la
loi, qui leur impose de respecter des objectifs d'importance nationale.
Elles s'associent aussi de plus en plus souvent pour mener à plusieurs des
politiques trop coûteuses pour chacune séparément. Ce sont presque toujours
elles qui appliquent les lois sur l'environnement aux situations concrètes.
Elles agissent pour cela de deux façons : en organisant des services publics et
en réglementant l'urbanisme.
2. Les services publics locaux
Les communes sont tenues par la loi d'organiser, pour
leurs habitants, un certain nombre de services publics.
Pour la plupart ceux-ci ont une grande importance pour
la gestion de l'environnement, par exemple :
— l'adduction d'eau (pompage et distribution
d'eau potable) ;
— la collecte et le traitement des eaux usées (égouts,
stations d'épuration) ;
— la collecte et le traitement des déchets
(ramassage des ordures, déchetteries, usines de traitement) ;
— les transports en commun.
Ces services peuvent être rendus par des fonctionnaires
de la commune (on dit alors qu'ils sont exploités en régie) ou par une
entreprise privée contrôlée par la commune (on dit qu'ils sont exploités en
concession).
La voirie est aussi un service public. Il est est
chargé de construire et d'entretenir les voies publiques permettant la
circulation de tous : routes, rues, chemins. Il ne peut être exploité qu'en
régie. Il est souvent au centre des débats en matière d'environnement, par
exemple quand l'agrandissement d'une route, indispensable pour les activités de
la ville, menace de dégrader le cadre de vie. Il est important que les habitants
de la commune, éventuellement par l'intermédiaire d'associations, animent le
plus possible ce débat lors de la réalisation des enquêtes d'utilité publique
qui précèdent la plupart des grands travaux de voirie. Depuis peu, les communes
sont incitées à réaliser, en consultant la population, des plans de
déplacement urbain (PDU) qui prévoient des actions cohérentes sur l'ensemble
de la voirie et sur les transports en commun, plutôt que d'agir au coup par
coup.
3. La maîtrise de l'urbanisme
La préservation du cadre de vie passe aussi par la
maîtrise des constructions. Dans ce domaine, la commune a un pouvoir de
réglementation qui lui permet d'empêcher qu'une construction ne défigure
un paysage, ne détruise un milieu naturel ou un site classé.
Avant toute construction nouvelle ou même toute
modification apparente d'une construction, le propriétaire doit demander au
maire un permis de construire ou un permis de démolir. Le maire ne rend
pas une décision arbitraire : s'il refuse le permis, sa décision doit être
motivée par l'intérêt de la commune et en particulier le respect des règles de
gestion du cadre de vie. La plupart des communes ont, aujourd'hui, élaboré un
document qui rassemble ces règles et permet à chacun d'en prendre connaissance :
le plan local d’urbanisme (PLU), qui a récemment succédé à un autre
document, le plan d'occupation des sols (POS). Dans le PLU, la commune
est divisée en secteurs qui ont leurs caractéristiques propres et leur fonction
(vieux centre, zones industrielles ou commerciales, quartiers résidentiels,
espaces de détente et de loisirs, etc.). Le PLU impose donc des règles que les
propriétaires doivent respecter pour obtenir le permis de construire :
constructions d'un certain style ou limitées en hauteur, rapport entre surface
bâtie et surface du terrain inférieur à un maximum appelé coefficient
d'occupation des sols (COS). La commune peut aussi réserver des terrains qu'elle
aménagera en bloc, pour créer de nouveaux quartiers après consultation de la
population : ce sont les zones d'aménagement concerté (ZAC).
Le remplacement récent (2000) des POS par les PLU a
accru la participation de la population à la préparation du document. Les PLU
intègrent, en outre, des aspects de l'utilisation de l'espace qui étaient
absents des POS, comme les transports : ils sont l'outil d'une politique
d'ensemble visant à l'amélioration du cadre de vie.
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